Auszug aus dem Redebeitrag von Isabelle Iseli.

Les comptes 2020 sont déficitaires à hauteur de 4.7 millions. Nous pouvons dire que selon le contexte, en apparence en tous cas, la casse a été limitée. Le mot Corona apparait beaucoup dans les documents, mais il est difficile de savoir exactement ce qu’on peut y imputer.

L’impôt des entreprises est bien plus bas que budgété. Cela est inquiétant, d’autant qu’il a déjà été annoncé que le corona marquerait ses effets encore plus fortement en 2021 et 2022.

Il est intéressant d’observer que l’impôt des personnes physiques augmente et est même plus élevé que prévu. Nous constatons que l’assiette fiscale, soit les contribuables par tranches de revenus, s’améliore, mais pour nous, nous ne pouvons pas nous réjouir uniquement d’avoir des riches contribuables : nous nous réjouirons pleinement quand le nombre de contribuables qui déclarent de faibles revenus diminuera.

Concernant la dette (importance de l’endettement, poids et charge de l’endettement): le comparatif des finances publiques de l’IDHEAP montre que le volume de la dette en lien avec la taille de la ville est tout à fait raisonnable. Bien sûr qu’il faut garder la dette autour d’un certain niveau ; elle ne peut sans cesse augmenter, mais il ne faut pas oublier que le rôle de la collectivité publique est d’être le moteur de l’économie et de la société, et que donc couper dans les dépenses peut soulager temporairement les comptes annuels, mais cela peut avoir des conséquences désastreuses plus tard, y compris sur les finances.

En conclusion :

Notre analyse, prudente, retiendra que par rapport à d’autres communes, Bienne n’est pas dans une position particulièrement mauvaise, mais pas particulièrement bonne non plus. Mais ce qui est sûr, pour éviter que la ville ne devienne délabrée, c’est qu’il faut des infrastructures, qui gardent leur valeur, il faut du personnel, il faut des ressources : oui il faut dépenser et investir ! Oui, il y a un problème, mais il n’est pas du côté des dépenses. Il vient bien des revenus.

Oui, on conclut l’année sur une perte, mais elles sont expliquées. Le Conseil municipal a pris des mesures fortes pour lutter contre les effets économiques du Corona, ce que nous saluons. Il conviendra également de s’assurer que la crise du corona ne laisse pas des effets sociaux trop marqués.

Comme chaque année, il apparaît que le problème ne vient pas tant de dépenses, mais plutôt du manque de recette. Selon notre calcul, il manque 10 à 15 millions de francs à la ville de Bienne de ce côté. Si l’on y enlève les dépenses spéciales liés à la crise du Corona, disons de 2 millions, et les recettes fiscales qui reviendraient à un niveau similaire, on se retrouve avec un budget déficitaire de l’ordre de 3 à 8 millions, ce qui correspond à environ un point de la quotité d’impôt (6 million).

S’endetter davantage ne porte en ces temps pas trop préjudice, en raisons des intérêts très bas. Mais ces taux d’intérêts ne vont pas durer éternellement. Il faut trouver le seuil optimal qui permet à la fois de faire tourner correctement l’économie, l’environnement et la société, tout en pouvant supporter financièrement une telle dette.

Du côté des dépenses, les augmentations et les diminutions sont expliquées : le Conseil municipal a respecté le cadre budgétaire et a donc fait du bon travail. Des gains d’efficacité, c’est-à-dire plus de prestations dans le même cadre budgétaire, où les mêmes prestations pour moins de dépenses, sont bien sûr toujours souhaitables, mais pas faciles à réaliser à court terme Et les priorités sont ailleurs en ce moment : elles doivent être d’encaisser le mieux possible le choc lié à la crise sanitaire, pour que l’ensemble de la société en ressorte le moins touché.

Des économies sur le plan des dépenses ne nous semblent pas possibles à court terme sans restreindre l’offre de services de la ville, ce que nous ne souhaitons pas. La question de la hausse d’impôt se posera donc inéluctablement.

L’objectif d’investissements élevés doit être poursuivi. Tout en misant sur des investissements effectivement réalisables dans l’année où ils sont prévus.

Nous remercions encore une fois le Conseil municipal et ses services pour le travail, pour les réponses à nos questions et nous attendons avec impatience le budget 2022, même s’il s’annonce plus sombre que les précédents.