Déclaration du Groupe parlementaire Les Vert.e.s lors de la séance du conseil de ville du 5 juin 2025
Fraktionserklärung der Grünen Fraktion anlässlich der Stadtratssitzung vom 5. Juni 2025
Monsieur le Président,
Mesdames les Conseillères municipales, Monsieur le Conseiller municipal,
Chères et Chers Conseillères et Conseillers de Ville,
Mesdames, Messieurs,
[…] nous vous invitons à prendre la mesure de la gravité du problème qui doit occuper toute notre attention. Nous parlons de crimes de guerre, nous parlons des violations répétées contre les droits humains et le droit humanitaire international, nous parlons du nettoyage ethnique et du génocide en cours à Gaza. Encore avant-hier, l’horreur en regardant le téléjournal. Des familles affamées venues chercher un peu de nourriture se faisant mitrailler, prises au piège de Tsahal. Des dizaines de victimes, civiles, parmi eux toujours des femmes et des enfants. C’est tout simplement insoutenable, choquant, révoltant… Nous n’avons plus les mots. Pierre Krähenbühl, directeur du CICR, en parlait la semaine passée au téléjournal de la RTS : « C’est l’enfer absolu. Si nous sommes prêts à tolérer ce que nous voyons dans la bande de Gaza, alors il en va de notre humanité collective. Cela sape les fondements de notre humanité. On ne pourra pas dire plus tard qu’on ne savait pas ».
L’heure est grave. Mais gardons espoir, restons lucides. Indignons-nous ! « Je vous souhaite d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne, comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé » disait Stéphane Hessel. Ces atrocités sont inacceptables ; elles ne peuvent que nous indigner et susciter un engagement encore plus fort de notre part pour y mettre fin immédiatement.
Hier nous avons pu lire que le Conseil municipal a rejoint l’appel des villes de Genève et de Lausanne, à l’instar de 42 autres villes suisses, pour exiger du Conseil fédéral qu’il sorte de son silence. Restons convaincus que, sauf une malheureuse exception, nos autorités communales conservent leur capacité à s’indigner et s’engager dans la voie de la justice, de la paix et des droits humains. Si notre première revendication, celle de rejoindre cet appel, est maintenant réalisée, ce que nous saluons avec insistance, il reste d’autres choses à faire, d’autres actions à mener.
Par cette déclaration,
- Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violations systématiques et délibérées des droits humains et du droit humanitaire international,
- Nous nous opposons avec la plus grande fermeté au plan de déportation et d’extermination de la population gazaouis et d’occupation permanente des territoires palestiniens,
- Nous appelons à une cessation immédiate de la guerre, un retrait des troupes de Tsahal de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée, une libération sans condition des otages encore détenu.e.s par le Hamas et un rétablissement de l’aide humanitaire,
- Nous demandons au Conseil municipal d’utiliser tous les moyens en sa possession pour inciter la Suisse à augmenter massivement son soutien financier à l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens,
- Nous demandons au Conseil municipal de s’engager activement pour une résolution pacifique du conflit. Pour commencer, nous lui demandons d’exiger de la Confédération la reconnaissance immédiate d’un État palestinien et d’affirmer sa position pour une solution à deux États, ainsi que d’appeler au retrait immédiat des colonies en Cisjordanie.
Mesdames et Messieurs, Cher Conseil municipal, le silence et la passivité ne sont plus une option. Un jour, on se souviendra et on se demandera : « où étions-nous, et qu’avons-nous fait ? » Donnons-nous la chance d’y répondre avec dignité et fierté.